Madagascar : les jeunes suffoquent dans le sous-emploi

À Madagascar comme dans d’autres pays du monde, le sous-emploi des jeunes est devenu un risque potentiel d’instabilité sociale. Ils n’ont que très peu d’espoir sur leur avancement futur avec la crise financière mondiale qui menace les marchés du travail. Connaître les caractéristiques de ce marché devient primordial en essayant de définir le sous-emploi et le taux de chômage à Madagascar.

Qu’est-ce que le sous-emploi ?

Le sous-emploi est une sorte de défaillance du marché du travail qui peut être définie comme disproportionnalité entre le travail et la capacité de la personne qui s’en occupe. En fait, on dit qu’il y a sous-emploi lorsque la durée du travail n’est pas proportionnelle au travail à réaliser, ou lorsque le travail est inadéquat au diplôme de la personne engagée. On est aussi en présence de sous-emploi quand le nombre des travailleurs est inférieur au nombre total de la main-d’œuvre disponible.

Une autre définition d’un sous-emploi est l’insuffisance des offres d’emploi par rapport au nombre de populations ayant la capacité de faire le travail. Celle-ci se traduit par un nombre important de diplômés qui n’ont pas de travail correspondant à la valeur de leur diplôme. Les jeunes diplômés ont du temps, mais ils n’ont pas du travail en adéquation avec leur capacité. Soit ils travaillent à temps partiel ou soit ils restent au chômage.

Le taux de sous-emploi et de chômage à Madagascar

Selon l’office national de l’emploi et de la formation (ONEF), le taux de sous-emploi est très élevé à Madagascar. C’est une situation beaucoup plus préoccupante que le chômage parce que d’après l’institut national de la statistique, le sous-emploi atteint plus de 40% de la population active tandis que le chômage est à seulement 4%. Cette situation qui fait partie des actualités à Madagascar, est causée par l’augmentation du nombre de jeunes nouveaux diplômés qui effectuent des métiers inadéquats à leur profil, en dessous de leurs compétences.

Madagascar est reconnu comme étant un pays ayant une population majoritairement jeune (plus de 20% ont entre 15 à 24 ans, plus de 40% ont moins de 15 ans, et 36% des jeunes sont en âge de travailler). Pourtant, plus de 80% de la population active occupée exercent un emploi inadéquat, et 10% de cette population est victime d’un sous-emploi lié à la durée de travail. En général, les femmes au chômage sont plus nombreuses que les hommes (six sur dix chômeurs sont des femmes), par contre, elles sont plus présentes dans le secteur informel que les hommes.

Les caractéristiques du marché du travail à Madagascar

Les jeunes au chômage ou sous-employés n’ont pas de perspectives d’emploi et participent à des activités illégales. Le marché du travail à Madagascar est prédominé par le secteur informel (94%) avec un revenu horaire insuffisant. Il y a une mauvaise répartition des ressources de main-d’œuvre qui reflète une mauvaise utilisation des compétences professionnelles. Cela entraîne un déséquilibre fondamental non négligeable entre le travail et les facteurs de production.

Poussés par le besoin, les jeunes nouvellement diplômés, sortis de l’enseignement supérieur, s’orientent vers le secteur informel. Cela est dû à l’insuffisance de l’offre qui est de très loin inférieure à la demande. Effectivement, dans la Grande Ile, même s’il y a création d’emploi, elle est absorbée par les entreprises informelles, gérées par des individus qui travaillent à leur propre compte. Ainsi, les problèmes de sous-emploi et l’accès aux emplois sûrs demeurent les défis démographiques auxquels les jeunes malagasy doivent se confronter.